(Chiang Mai)

S a w a t D e e K h a ! :) Voici que je vous reviens, apres un petit temps de negligence dans mon engagement, je l'avoue! Voila maintenant un brin de plus que trois semaines que j'ai quitte' le Nord-Est du pays et ses terres plates et "rizeuses"... Terres plates, mais non pour le moins grandioses et belles... Goodbye, Isan... Dans la lumiere de 16hoo, vraiment, quelque chose se passait dans le paysage, dans la facon dont sa beaute' nous arrivait droit dans l'oeil.. Meme si mon passage y fut relativement court pour l'immensite' de cette region, je crois que j'en ai ete charmee; par son humanite', par sa surprenante beaute' (particulierement entre Nakhon Phanom et Loei, quand on roule en frontiere avec le Laos aieaieaie que c'est du beau.. ). L'experience y fut tout a fait unique et differente de toute autre partie de la Thailande ou j'ai pose' mes bottes, non seulement la region est tres peu -pour ne pas dire "pas"!- frequentee par les touristes, du coup on ne sent pas la fatigue de la population a ce niveau, mais l'Isan a egalement ses propres traits, surtout dans l'alimentation et l'attitude de ses habitants, qui la rendent singuliere. Apres le coup de coeur que s'est revele' etre le petit village de Kham Pia, suit de pres en favoritisme la mini-ville de Sangkhom, petit coin de terre sainte qui fait face a la riviere Mekong. Le vent y est doux, tout circule librement dans une tranquillite' qui apaise. De mon petit bungalow, je n'avais quelques pas a faire pour rejoindre le cours de l'eau.. Et puis, c'est particulier, car sur l'autre rive, on se retrouve dans un autre pays. Au Laos. Oui, le Mekong de tout son long fait office de separation entre Laos Et Thailande. C'est etrange comme sensation.. Comme quoi l'homme aura mis sa betise sur le dos d'une riviere.. J'ai les pieds dans un pays, mais j'ai le regard qui de loin en admire un autre, en meme temps. Durant la semaine qui a suivi Sangkhom, j'ai dormi dans cinq lits differents, ce fut trop, beaucoup trop.. La tortue Fanoche a accumule' de la fatigue sans s'en apercevoir et certains jours ont ete plus eprouvants, car au manque d'energie s'est aussi mele' la necessite' de faire des choix (la realite' un peu frustrante d'avoir une date de retour fixe..) alors qu'elle voyait la date de retour approcher a grands pas. Il faut dire aussi qu'a la suite d'un passage tout en amicalite' et en hospitalite' a travers l'Isan, le face-a-face avec la realite' de "ville" et le retour sur les sentiers battus negligent un peu dans la dose quotidienne de sourires. A la suite de quelques episodes d'humeur-qui-deraille, Fanoche a repris son sang-froid. Pas besoin de tout voir, n'est-ce-pas? Et il est clair que ce n'est pas la quantite' d'endroits, mais la qualite' du temps passe' a profiter d'un milieu qui fait toute la difference. C'est donc en paix avec mon choix que j'ai partage' mes deux dernieres semaines entre Mae Salong, a l'extreme Nord du pays, et Chiang Mai, la destination-dessert (et dernier saut dans le chaos!). Mae Salong... A flan de montagne. Ou plutot SUR la montagne... Sur une crete parmi tant d'autres cretes..! La route pour parvenir a cet endroit paisible: spec-ta-cu-laire. Et la, vivement le repos! Vivement la marche! Le village est entoure' de plantations de the' et a un gout de Chine: des lanternes rouge gisent suspendues sous les toits. Oh oui du the j'en ai bu durant ces quatre jours, et ca m'a meme coute' une belle nuit blanche. :) J'ai grimpe' a deux reprises l'escalier qui mene au temple qui surplombe le village, la vue des alentours y est magnifique. Et au petit matin, un marche' prenait place tout pres de ou je logeais, et des habitants des tribus montagnardes environnantes (en tenue traditionnelle!) y venaient pour leur emplettes ou au contraire pour vendre les produits de leur plantation. Finalement.. Je me retrouve a Chiang Mai, deuxieme plus grande ville apres Bangkok, les dodos sont compte's avant que je prenne l'avion de retour en notre belle terre-de-neige! Je loge dans la "Vieille ville" de Chiang Mai, la ou se trouve le ghetto des backpackers.. Ce coin de la ville est celui ou abonde les temples, les minces rues de pave's, les petits marche's de jour comme de nuit.. Aujourd'hui, c'est le reveillon du Nouvel An Thai ou Songkhran Festival! C'est completement fou! Les celebrations prennent forme en une grande bataille de fusil-a-eau, de chaudieres balancees par-dessus les vehicules.. Je revenais tout juste d'un apres-midi d'emplettes tout a l'heure, et je devais tordre ma robe qui se faisait pesante sur moi hihi! L'ambiance est tout a fait chouette et cette guerre d'eau est la bienvenue, car on entre dans les semaines les plus chaudes de l'annee!! Sur ce, je ne pense pas reecrire ici avant le retour a la maison, c'est le 15 avril que je rentre au fait.. C'est avec un grand sourire au coeur que je repars, comme je suis arrivee, et j'aime bien me dire qu'un voyage ne se termine jamais vraiment, car tout n'est pas defini et il y aura toujours une sorte de melodie qui suivra son cours a l'interieur de soi... Au fond, un voyage, c'est un peu comme une riviere.. et comme la vie elle-meme!:) A mon retour je publierai un dernier article et je completerai avec des photos !(le logiciel ici est en thai et je ne sais pas m'en servir!) Un bon vent de paix, mes amis, et... merci..! x

(Nong Khai)

WOUWIWOAUOUIWWw. Ce n'est qu'un debut de description pour cette semaine qui vient de passer. Il y a sept jours exactement, le bus me laissait devant une pancarte peinte a la main affichant: "Elephant trekking village - 3 km." Bon. Premier detail majeur, Y FAISAIT FRETTE!! Le temps etait a la pluie, une pluie froidefrette, le ciel tout de gris, le vent qui agresse. Et je venais de passer deux heures et demi dans un bus avec air-clim.. Fanny se doit de sortir les armes: bottes, tuque, leggings, foulard, chemise. Prete a aborder cette route vers l'inconnu, je ne fais pas deux pas qu'un gentil monsieur me fait grimper sur sa motocyclette et m'emmene la ou je dois. Facile facile !

C'est Mr. Bunleud, l'administrateur du village de Kham Pia, qui s'occupera de moi au cours de cette semaine, en meme temps qu'un adorable couple de Hollandais , Sander et Nicolette, qui etaient arrive's plus tot en matinee. En tout, trois petites huttes en bois de bambou (des oeuvres d'art en soi!), construites par Bunleud lui-meme, legerement en retrait de la "route principale" qui traverse le village. Pour notre premiere soiree, Bunleud nous emmene a une celebration de mariage dans le village voisin et bien qu'il n'ait pas ete vraiment question du couple ce soir-la, nous avons bien rigole' autour d'un repas thai puis danse' sur des airs de karaoke'. J'ai ete initiee aux mouvements doux et fluides de la danse thaie.. de quoi se regaler d'un peu de lenteur!

Une treve de ville, je crois que j'en avais besoin... Et puis le froid et la pluie nous ramenent a l'essentiel. Les trois premiers jours ont ete plutot tranquilles, on a passe' du bon temps ici et la avec les gens du village souvent a l'occasion du repas. Et oh.. On a assiste' a, comment dire, un "desassemblage" de buffle tue' plus tot dans le jour, c'etait assez rouge comme scene, vraiment impressionnant... On voyait tout. Sur des feuilles de bananiers etaient separes en piles les morceaux de viande avant d'etre distribuees aux familles... c'est etonnant, on pouvait meme voir, placee un peu a l'ecart, la tete couche'e sans bruit avec l'oeil vide et tout, ca ne m'a pas trop emue, c'est que c'etait si beau de les voir, ces hommes, si physiquement concentre's sur ce qu'ils avaient a faire (et croyez moi celui qui avait les intestins oh lalal il n'avait pas la plus coquette partie du travail). Ils voient tellement le sacre' en l'animal... et puis ils ne perdent rien. Ils utilisent TOUT TOUT TOUT.

Quand chaleur et bleu-ciel sont revenus de conge', alors sont venus des jours plus actifs! Un apres-midi, nous avons traverse' a motocyclette des terres plates ou se melaient le jaune et le vert, et ou se trouvent des acres et des acres de plantations d'arbres a cahoutchouc. Puis sont arrive's sur notre route les rochers rougeatres et lisses sur lesquels sont parfois perchees des maisons de moines pour se defendre contre une eventuelle attaque elephantesque. J'explique; notre plan pour la nuit = une minuscule cabane de bois nichee bien haut dans un arbre, au milieu d'une plaine ou des cannes a sucre, qui poussent la en parfait liberte', attendent de passer sous la dent de ces gros mammipheres.. Une troupe d'elephants est souvent de passage ici, soit a la tombee du soleil, au milieu de la nuit ou tres tot le matin. Les quelques moines qui habitent cet environnement de roc prient et font des offrandes de nourriture pour cet animal considere' comme sacre' ici.. Et les moines croient fortement que l'elephant puisse leur transmettre un pouvoir special. Bon; on a pas vu les elephants (il etait peu probable qu'ils se pointent apres trois jours de pluie - ils devaient se trouver la ou le temps fut plus sec), mais la frenesie etait la et puis dormir dans la nature, dans un arbre particulierement, c'etait de quoi se sentir tout jeune de coeur.

(Notre modeste maison! Dans le coin gauche, en haut!)

Deux autres moments marquants. Primo, lorsque revenant du site sacre' de Puh Tok, nous avons fait un stop, question de se rafraichir un peu la temperature, dans une grotte accessible seulement durant la saison seche et ou se forme une piscine naturelle...Secondo, notre autre nuit passee a la belle etoile: au sommet d'une montagne nous avons chasse' des mini poissons et d'autres bestioles dans les marais, pour les faire griller ensuite (je dois me faire a l'idee que j'ai mange' des fesses de grenouille et que c'etait bon). Bunleud a meme fait griller des morceaux de peau de buffle qu'il avait emmenee (le gout est comparable aux oreilles de christ!). Lune pleine, etoiles qui filent dans le ciel, dodo en hammack, voix des oiseaux insomniaques, tout autour..

Je suis si heureuse d'avoir mis les pieds dans ce petit bout de village.. C'etait vraiment une facon de connecter plus en profondeur avec la culture de cette region.. Bunleud travaille avec son coeur; il fut un hote exemplaire! Ces quelques jours furent tout en simplicite' et en spontaneite'! Je vous invite vraiment a visiter le site qui parle du programme d'homestay au village et de la reserve faunique de Phu Wua: http://www.thailandwildelephanttrekking.com/.

Voila! Merci toujours toujours de votre presence, l'hiver doit tranquillement commencer a tirer sa reverence de votre cote' si mes souvenirs de mars sont bons (quoique, meme le printemps peut changer d'idee!), bonnes dernieres neiges mes amis et a bientot.

:) x

(Nakhon Phanom)

(Lieu de priere dans le parc d'Ubon Ratchathani)
Voici voila; une Fanny vous ecrit depuis les rizieres! Bon, je ne suis pas completement "dedans" puisque je suis en ville et que ce paysage on le retrouve en parcourant les routes entre les grands centres, dans cette region du Nord-Est ou "Isan" (c'est le nom que les Thais donnent a l'ensemble des provinces qui forme cette partie du pays, grande comme un colosse et qui a des traits de caractere bien propre a elle). Depuis une semaine j'ai parcouru une bonne distance par rapport a Bangkok, cette partie du voyage est comme un petit roadtrip, je vois beaucoup pendant que je roule en bus; les rizieres qui sont d'un vert qui eclate la pupille se collent aux plaines seches et jaunes, couleur savane (on est en pleine saison seche, ici. . la saison des pluies s'annonce pour les premiers mois d'ete). Je me suis arretee une, deux, trois nuits dans les villes d'Ubon Ratchathani, de Roi Et, de Mukdahan, de Nakhon Phanom. Ce n'est pas ce qu'on peut appeller blanc de monde ici, je n'ai croise' que quelques retraite's ici et la, mais sinon je suis l'unique tete blanche sur la route... Autant c'est agreable de respirer hors du chaos touristique (et puis les locaux sont, comment dire, plus pres de leur etat de nature), autant parfois j'aimerais me fondre dans la masse et oublier d'ou je viens un instant (car oh, ce que je detonne dans le paysage!). Mais bon. Il faut vivre, apprendre a voyager avec ce cote' qui prend beaucoup d'energie, mais qui nous apporte aussi enormement. D'ailleurs, dans chacune des villes ou je me suis arretee depuis une semaine, j'ai rencontre' des amitie's de l'instant et ca, ce contact avec les locaux, ca fait toute la richesse des derniers jours.

Ubon Ratchathani a ete marquant je crois; les gens y sont vraiment amicaux, en une journee je me suis fait demande' si j'avais un "boyfriend", puis si je pouvais passer au salon de coiffure de la femme d'un tel pour un rafraichissement de coco, et aussi si je pouvais appeller une telle pour passer du temps a trotter a travers la ville. Cette derniere c'est Jenny, une Thai qui vit a Ubon avec sa maman, sa soeur la fille de sa soeur, elle est mariee a un type de Victoria qui vit toujours au Canada (et qui ne prend vraiment pas soin de sa femme), elle est tout a fait coloree et puis elle tient un elevage de chihuahas. Le jour d'apres donc, je lui ai telephone', et grace a elle j'ai pu etre dans les coulisses de certains aspects de la vie des Thais pendant une journee. Elle m'a emmenee dans un temple ou j'ai appris les gestes bouddhistes et ou j'ai recu, par un vieux moine, de l'eau (il agite au-dessus de nous un petit amas de branches trempees dans l'eau juste avant) pour la chance et la purete'. Beaucoup d'aspects de la culture ici est orientee afin d'avoir une vie "chanceuse", que ce soit par la pratique du bouddhisme, par la loterie et par d'autres petits rituels comme celui de pendre un nid d'oiseau dans sa maison (alors la chance peut faire son nid dans la demeure..). Puis juste a cote' se trouvait une institution ou sont eduque's les jeunes moines, Jenny m'y a emmenee car une amie a elle est prof (d'ailleurs cette derniere dit que ce n'est pas facile d'eduquer les jeunes moines, car certains portent une fierte' et un orgueil par rapport a ce "titre" qu'ils ont..). Les femmes n'ont pas le droit d'adresser la parole aux moines ou de leur toucher et si elles veulent offrir quelque chose a l'un d'entre-eux elles doivent le faire via un autre homme ou encore deposer leur offrande dans un bol special que les moines utilisent pour quemander leur nourriture). Bref, notre passage fut bref mais remarque' , on sentait la frenesie venant des deux partis!

Puis filant a motocyclette nous sommes allees lezarder sur une paillaisse, sur une petite ile emmenagee sur la riviere et qui permet au locaux de picniquer et de se rafraichir un peu la bette, lorsque le soleil envoie des rayons de plomb.

((* Je suis navree je dois filer prendre le bus avant 11h!!- je me rends aujourd'hui en village a Ban Kan Pia, je voulais venir ecrire un peu avant de quitter parce que je n'aurai pas acces a internet pour quelques jours alors voila, disons que cet article est en construuccttionn!!! A bientot!!))))

(Ubon Ratchathani)

Me voila de nouveau en tete-a-tete avec mon sac a dos, Emilie-la-compagnone est repartie lundi faire des anges dans la neige au Quebec. . Ce fut deux delicieuses demaines!:)

Pour notre deuxieme semaine de Sud, nous sommes restees 3 nuits dans la charmante ville de Krabi, a frequenter les marches de nuit et et de jour, a faire de la motocyclette (comme d'excellentes jeunes femmes savent le faire!) a l'exterieur de la ville, a grimper quelque mille marches jusqu'au sommet d'un mont sacre', a gouter, pieds nus, un petit bout de jungle a Railay, ou les formations rocheuses (karsts), s'elevent tres haut en direction du ciel. ..

Puis nous nous sommes mises en route pour le parc national de Khao Sok ou nous sommes restees une nuit, le temps de deux escapades en foret...

Nous sommes retournees a Bangkok par train de nuit en partance de Surat Thani (et oh ce serait vraiment triste si j'oubliais de mentionner que nous avons MANGE' des bibiiittes!!! - Bon.. Pour les premieres on peut appeller ca une "degustation", mais la sauterelle nous l'avons TOUTE avalee^^).

Finalement Bangkok nous a fait goute' sa vie urbaine avec ses cinemas, ses centres commerciaux grands comme un petit monde (c'est tout pres de la folie..), ses exhuberances, sa jeunesse, sa vieillesse, sa vie artistique...

A present me voila a Ubon Ratchathani, par train de nuit je me suis rendue jusqu'ici (j'aime bien les trains de nuit.. ) pour les deux prochaines semaines environ je trotterai dans le Nord-Est du pays..

Je vous laisse sur cet extrait d'un roman de Herman Hesse, Siddharta:

"Voila longtemps que nous avons perdu le paradis, et le paradis nouveau dont nous revons, ou que nous voulons edifier, ne se trouvera pas sur l'equateur ni au bord des mers d'Orient: il est en nous et dans notre avenir d'homme du Nord."


Bonne neige, bon soleil:)
xx x

(photos a veniiirrr!)